iels Datema est dessinateur, il enquête et fabrique ses objets, nous parle de son travail, et il nous montre les images du processus de son travail pour 50 sets, 250 cuillers, pour le restaurant de 3 étoiles Michelin, Oud Sluis, avec le chef Sergio Herman.

C’est la photo qui est dans le livre de Sergio Herman ( Desire)

Image: ©2014 Tony Le Duc for Desire / Minestrone Culinary Publishers

Niels , tu as étudié Charpenterie et Dessin de Mobilier et quand tu as fini, tu es allé à l’Académie de Dessin: c’est ça la raison par laquelle tu fabriques chaque pièce que tu dessines? Parce que ce n’est pas très commun travailler avec de la bois, du verre, de la céramique et même tu expérimentes en mêlant des matériels!
Travailler avec différents matériels et avec techniques de production c’est le détonant pour m’inspirer et pour initier de nouveaux projets. Après avoir enquêté sur les possibilités de travailler avec des matériels spécifiques ou d’utiliser des techniques concrètes de production, j’essaie de trouver une forme de l’appliquer aux produits quotidiens. La variation me plaît et travailler avec différents matériels aussi.

Tes dessins sont très divers, mais sur tout, tu crées des jolis éléments très fonctionnels, comme par exemple les “breadspoons” avec qui on mesure les ingrédients pour faire du pain; la “water chemistry”
Je m’efforce à créer des objets atemporels qu’ils emboîtent dans chaque environnement mais qui transportent une histoire après ceux-ci; pour moi le dessin est un mélange d’artisanat, de science et de narration.
Je commence souvent avec quelque chose qui me semble intéressant et fais une recherche autour de cela. Quand je trouve un fait intéressant ou utile, je commence avec le dessin. D’abord je forme une idée dans mon esprit, depuis je commence avec les esquisses. Peu après je commence avec les petits modèles ou les maquettes, j’obtiens une plus grande affinité avec le produit quand je travaille avec les modèles 3D d’une preuve. Ceux-ci, avec dessins à un ordinateur, donnent une forme au produit final.

Comment as-tu découvert les éléments chimiques qui existent dans l’eau et ses relations avec elle ? Comment a surgit cette idée ?
Quand j’étais à Madrid, en Espagne, j’ai bu un coup de l’eau du robinet et je me suis rendu compte du fort goût à chlore. Cela a suscité mon intérêt et j’ai commencé à faire un travail de la recherche sur l’eau du robinet. Tôt j’ai découvert que l’eau du robinet contient jusqu’à 24 différentes substances. J’ai enquêté sur l’effet de certains de ces substances après être mises en contact avec un plateau en cuivre. Quelques substances créaient de si jolis couleurs sur la surface en cuivre que j’ai voulu les utiliser dans le dessin d’une carafe d’eau.

Parlons des “graphlights”?, c’est très intéressant comment tu développes ton travail sur la lumière et les expériences que tu fais avec différents matériels. Il faut beaucoup travailler sur les propriétés des matériels pour pouvoir tirer des conclusions de cela: le fais-tu par toi même ? Lequel te plaît plus, la partie du dessin ou celle-là de la recherche ?
Le graphite est un matériel avec beaucoup de différentes caractéristiques, les usages et les applications du graphite sont infinies et c’est par cela qu’il est si demandé par l’industrie. Il est un très bon conducteur de l’électricité mais aussi il sert comme lubrifiant sec. Il y a beaucoup de formes d’utiliser le graphite pendant le jour. Cependant, il ne s’emploie presque pas dans les produits quotidiens. La multifonctionnalité du graphite et son rare usage, ça a réveillé mon intérêt et je voulais dessiner quelque chose que quelqu’un pouvait l’utiliser, et il s’est converti en mon défi personnel.
Comme être un bon conducteur électrique est la meilleure caractéristique du graphite, j’ai fait une lampe uniquement à partir de lui. J’ai divisé la lampe en deux parties, la positive et la négatif. Quand ces deux parties entrent en contact, la lumière s’allume. De cette forme on n’a pas besoin d’un commutateur, simplement, il faut séparer les deux parties pour l’éteindre.
Le fait dont le graphite est aussi un lubrifiant parfait, fait que la lampe peut tourner, pour concentrer la lumière à des endroits spécifiques.
En répondant à ta question, oui, je fais presque tout par mon compte. Mais quand j’ai besoin d’une information spécifique, je demande d’information aux experts sur le sujet pour qu’ils m’aident. La partie du dessin me plaît plus, mais dans le cas de la lampe de graphite, il n’y aurait pas été possible sans tout le processus de recherche. Parfois, je permets de me porter par la recherche, mais alors, donne un pas derrière et reviens au basique du dessin.

Comment définirais-tu ton travail ?
Je suis un dessinateur qui adore le dessin minimaliste et les lignes pures, tends à créer les produits atemporels qui joignent doucement dans son environnement. Le dessin est le premier, mais il me plaît qu’il ait une histoire. Je veux que les gens se trouvent attirés par le dessin, mais que quand ils écoutent ou lisent l’histoire du produit, ils se enthousiasment encore plus.

Je suis sûre que tu fais quelques pièces pendant le processus de la recherche: les vends-tu ou restent-ils comme partie du processus ?
Comme je commence très tôt à faire des preuves, je finis avec quelques pièces avant d’obtenir l’objet final. Mais c’est seulement une partie du processus, je les photographie et les stocke.

Considères-tu que chaque pièce que tu fais est unique pour être fait à la main ?
La majorité de mes produits sont pièces uniques, mais de nos jours, j’essaie de les faire de façon qu’elles soient plus accessibles pour l’industrie. Le processus est encore le même, mais à la fin, je me mets en rapport avec un fabricant et si c’est nécessaire, je fais des ajustements dans le dessin pour qu’ils soient reproductibles. La meilleure sensation est quand un grand nombre de gens veut acheter tes produits et de fait, ils peuvent.

Fais-tu une marque pour reconnaître tes dessins?
Ma marque est le style avec lequel je dessine et les gens les reconnaîtront par mon nom, qui est ce que je mets à mes produits.

Quel est le processus pour une pièce céramique depuis son dessin jusqu’à ce qu’elle soit prête à la vente ?
Je commence à faire les modèles en mousse, en papier, en carton et n’importe quel matériel que je peux utiliser. Tout de suite, je fais moi même la première pièce en céramique ou je donne le modèle exact fait en mousse à un fabricant qui fait les premiers exemples céramiques.
Quand je suis content avec le dessin final, je commence à parler aux compagnies de fabrication pour voir lesquels peuvent être les limitations possibles pendant le processus de production. Si c’est nécessaire, je fais de petits changements et quand la pièce peut être fabriquée, la tire au marché.

Comment as-tu obtenu la commission par le restaurant  Oud Sluis? Parle-nous de l’expérience, cela a dû être génial.
Après avoir publié mes “breadspoons” sur Internet, ils m’ont envoyé beaucoup d’e-mails depuis n’importe quelle part du monde. Peu de temps après, , j’ai reçu un e-mail d’Oud Sluis en me demandant si j’étais intéressé à collaborer avec eux et naturellement, je ne l’ai pas pensé deux fois.

Quelle a été ta source d’inspiration pour la série pour Sergio Herman?
Sergio Herman m’a envoyé un e-mail après avoir vu les “breadspoons” en internet. sur Internet. Le concept de les utiliser pour faire du pain lui a plu, mais surtout lui plaisait l’idée de les utiliser pour présenter ses plateaux d’une jolie forme.
J’ai trouvé l’inspiration pour le dessin des “breadspoons” d’enfourner un pain fait maison. J’adore enfourner, le goût et l’odeur, spécialement pendant les matins. Au lieu de mesurer tous les ingrédients en utilisant une échelle, je voulais inventer quelque chose qui faisait que le fait de faire un pain fait maison était facile et qu’il ne requérait pas tant de temps.
C’est comme ça que le dessin des “breadspoons” est né, qui a évidemment fini par être une forme parfaite de servir de la nourriture gourmet.

Y a-t-il un matériel avec lequel tu n’as pas encore travaillé et tu as l’intention de le faire ?
Il y a un tas avec lesquels je n’ai pas travaillé encore et ils me semblent intéressants. Il n’y a d’aucun en somme encore, mais … qui est-ce qui sait quel sera-t-il le proche ?

Est-ce que tu es influencé par quelqu’un ? Un dessinateur européen ?
Il y a beaucoup de bons dessinateurs qui font des choses précieuses, mais le difficile est de se maintenir produit après produit. Certains qui font des pièces excellents ou qui ont une forme merveilleuse de travailler sont par exemple, Jasper Morrison, Ronan & Erwan Bouroullec, Nendo, y Benjamin Hubert.

As-tu eu un mentor ou quelqu’un qui t’a guidé ?
En ce qui concerne mes professeurs du Design Academy de Eindhoven, j’ai fait mes pratiques avec Arian Brekveld, qui est un professeur magnifique et qui a un grand oeil pour le détail et la perfection. Je travaille encore là une paire des jours par semaine, ce qui est une opportunité excellente d’obtenir une expérience, d’apprendre de lui, de travailler dans des projets merveilleux et de m’amuser.

Quel serait ton projet idéal ?
Tout de suite j’essaie d’augmenter mes dessins pour le monde culinaire. Grâce à Sergio Herman j’ai obtenu une commission de Hans van Wolde pour le restaurant Beluga. En ce moment, ce sont mes projets favoris : dessiner des produits pour grands chefs avec des plateaux spectaculaires. J’espère m’impliquer plus dans ce monde et pouvoir ainsi, faire plus grand et plus de commissions pour des restaurants d’élite, et qui sait, peut-être jusqu’à l’intérieur d’un restaurant complet.

Travailles-tu par ton compte avec la production de Sergio Herman?
J’ai fait la production des “breadspoons” pour Sergio Herman. Frans Ottink, un céramiste hollandais, a fait les cuillers en porcelaine, fameuses par sa beauté et haute qualité. J’ai fait la partie en bois, les manches, et à la fin nous montons chaque cuiller dans mon étude.

Comme artiste: comment fais-tu front aux coups d’haut en bas ?
Je pense que comme dessinateur tu fais front comme n’importe quelle autre personne aux coups d’haut en bas. Naturellement, j’espère qu’il y ait toujours plus de bonnes choses, mais je crois que c’est important de rappeler qui tu es et être l’un même.

Dédies-tu le temps aux publications ou à tout autre milieu d’information pour te faire connaître et augmenter les ventes ou as quelqu’un qui t’aide avec cela ?
J’essaie d’investir beaucoup de temps dans des publications, je crois que c’est quelque chose très important pour mon travail. Internet est un milieu super utile pour cela. J’ai ma page Web, ma page de Facebook, twitter  et aussi je participe aux blogs en ligne. En plus d’Internet, les revues sont un grand milieu de transmission pour n’importe quel produit.
Travailler avec les médias prend beaucoup de temps mais c’est quelque chose très important et qui peut avoir un résultat excellent.

Qu’est-ce qui est le plus difficile de ton travail ?
Je crois que le plus difficile est s’en tenir au projeté. Un jour a seulement 24 heures et elles doivent être bien investies.

Qu’est-ce qui te plaît le plus de ton travail ?
La meilleure partie arrive quand le produit est achevé et prêt d’être utilisé ou vendu. Naturellement, il me plaît aussi la partie du dessin, mais voir le produit terminé te remplit d’une satisfaction.

Raconte-nous un jour au travail…
Je n’ai pas réellement de rythme de travail de “neuf à cinq”, je crois que cela ne s’adapte pas aux travaux créateurs. Parfois je travaille pendant la nuit, les autres pendant le jour. Quand je ne me trouve pas avec appétit de dessiner, je fais d’autres choses. Je crois que c’est la forme la plus productive pour moi.

Quel est ton plus grand rêve pour l’avenir ?
Je crois que pourrait être un cliché, mais j’espère être connu internationalement à travers de mes dessins et mes produits. Cela signifierait que les gens apprécient ce que je fais, ce qu’est la raison pour laquelle je travaille réellement.

Qu’est-ce qui est la beauté pour toi ?
C’est le minimalisme, les lignes pures et le détail.

Un conseil ?
Jouir de ce que tu fais et être aventurier.