Le travail de Fenella Elms crée ces surfaces en 3D que j’aime bien et qui vous voulez les toucher parce qu’ils sont très attrayantes, mais si délicates !!

Fenella, J’aime beaucoup votre travail ; les sculptures 3D en argile sont très attirantes. Comment définissez-vous votre travail?
Je ne sais pas ! J’aime le fait que ça soit difficile à expliquer, cependant quand on me demande « quelle type de céramique faites-vous ? », j’ai tendance à répondre « des structures et des textures en porcelaine faites de plusieurs parties ».

À chaque fois que je vois ce type de création, je me demande toujours comment cette personne se voit en train de faire ce type de travail ; je trouve ça formidable. Je sais que vous avez commencé tard, après avoir eu une carrière dans la santé mentale. Comment êtes-vous arrivé à ce type de travail en argile ? Avez-vous développé vos propres techniques?
Le travail a évolué progressivement à travers beaucoup d’essais, qui sont maintenant rangés dans des placards dans mon studio de travail. J’ai tendance à avoir une idée, souvent au lit, et puis entrepris par celle-ci jusqu’à sa réalisation. Je ne parviens jamais à tout gérer. En cours de route, je suis distraite par de petits accomplissements et ensuite je deviens absorbé par le fait de vouloir tous les mettre dans une seule et même création. Tous mes travaux ont été réalisés à partir d’autres travaux qui ne marchaient pas. Il y a eu beaucoup d’impasses, cependant il reste plusieurs routes ouvertes qui m’attendent…

Où trouvez-vous votre inspiration?
Je regarde les choses avec attention, surtout la nature et ses structures. De plus, j’adore regarder le travail des autres, surtout des textiles et de la vannerie. La musique transcende tout.

Avez-vous une idée précise pour ensuite en faire un croquis, ou vient-elle pendant le processus de travail?
Je passe beaucoup de temps à planifier dans ma tête et parfois je dessine et je prépare à l’avance pour un projet, mais je trouve cela artificielle d’avoir des références devant soi pendant le processus de création – c’est bien de faire ses préparations, de les ranger, et puis de commencer à travailler.

Comment fabriquez-vous vos séries “Edges”? Je les trouve surprenant et ils me paraissent plutôt difficile à créer….
Je coupe une grande plaque de porcelaine en languettes, puis (en les attrapant au bon moment) je les tords et je les rattache entre elles. Les plus difficiles sont celles qui sont construites sont une étagère du fourneau pour qu’elles puissent ensuite se poser sur du linge et faire de la couture en le balançant sur le bord de la table. Cela fait peur !

Avez-vous des surprises en ouvrant le four ?
Toujours, c’est surprenant de voir à quel point l’argile rétrécit après la cuisson. Même si j’aime le travail à l’aspect un peu gros, je n’arrive pas à le faire ! La porcelaine fine est fragile, se déchire au four et se rétrécit de 20%.

Combien de temps prenez-vous pour une de vos créations ?
Cela me prend souvent quelques semaines, tout en ayant plusieurs étapes de travail en cours de route en même temps.

Pour qui fabriquez-vous ces pièces ? Imaginez-vous le client final ?
Des galléries – je fais ce que je veux, des commandes de particuliers/ des commissions payés par des agents – ils ont tendance à avoir confiance en moi pour créer dans certains périmètres.

Votre profession dans la santé mentale, vous manque-t-elle ?
Je suis parti parce que les financements gouvernementaux s’amoindrissaient, ce qui réduisait les services et je ne voulais pas faire parti de ça. Cela ma manque beaucoup de pouvoir utiliser mon esprit pour aider les gens ; c’est une compétence qu’on acquis avec beaucoup d’entrainement et de l’expérience et je pense que c’est du gaspillage de ne pas l’utiliser. Je suis en plein processus de trouver une façon de combiner la céramique le développement humain. Entretemps, l’approche psychanalytique et très présente dans ma façon de créer ; en remarquant l’éphémère, les possibilités, en soignant les sentiments, en tenant des vérités sensibles.

Quel serait votre projet idéal ?
Je ne sais pas – j’aime mon travail – je ne suis pas sur de comment l’améliorer, à moins que le voyage en fasse partie.

Vous travaillez seule, cela ne vous dérange pas ?
Si, je me sens parfois seule, du coup j’écoute intensément de la musique et des radios de programmes d’art.

Quelle est la chose la plus difficile dans votre travail ?
Les désastres et l’endurance physique.

Quel a été votre plus grand succès ?
De pouvoir gagné une vie à travers mes œuvres est incroyable et d’être attribué des prix dans le monde de la céramique est une grande affirmation.

C’est quoi la beauté pour vous ?
Quelque chose de captivant.

Des conseils à donner ?
Soyez persistant !