mdby……ERNA AALTONEN
Erna Aaltonen, des formes abstraites, ronds, formes sculpturales la fascinent. Nous avons parlé avec elle, et nous avons appris plus sur son travail.
Erna, ton travail est très attirant, les textures, les couleurs, on a même l’impression qu’ils flottent. Comment fais-tu pour arriver à ce résultat?
L’effet « de flotter » est réussi grâce à l’angle que je choisi pour la base. C’est en regardant son profile qu’on comprend le point de contact avec la surface qui le soutien.
La surface texturée à une forte présence dans ton travail. Laquelle des deux est plus importante pour toi, la finition (oxydes frottés) ou la forme?
Les surfaces texturées et les couleurs vernies, c’est ce que je préfère. Mais bien sûr la forme a une grande importance. C’est l’ensemble qui crée le tout.
Comment as-tu débuté?
Quand j’étais plus jeune j’ai fais un tas de travails un peu bizarre, puis j’ai commencé à faire des perles à base d’une sorte d’argile. Ils étaient plutôt beaux et c’est comme ça que j’ai pu les vendre ; cependant, leur matière synthétique me dérangeait. Un jour une des mes amies a poser un dossier d’inscription à une école de design devant mes yeux et m’a dit : je pense que tu devrais y aller. J’avais 30 ans quand j’ai commencé mes études en céramique.
Quand tu étais enfant, était-ce ton rêve de faire ça plus tard?
Je ne me rappelle pas d’avoir rêvée d’un emploi étant enfant, mais adolescente je rêvais de travailler le verre.
As-tu trouvé ce que tu recherchais dans la vie à travers la céramique?
Oui – et encore plus. Une fois que j’avais décidé que j’avais envie d’être indépendante et de travailler dans les arts, ma vie à commencer à se mettre en place.
De quoi es-tu entouré dans ta vie et ton travail?
J’habite dans un vieux petit village de ferronnerie, entourée de la nature, dans une communauté dont la plupart sont des artistes, artisans ou bien designers. Mon mari est aussi un artiste et j’ai un petit chien. Mon studio avec les fours est à la maison.
Comment es-tu arrivé à cette technique que tu utilises pour créer tes pièces?
Je construis mes pièces à partir de l’argile que je roule très finement, pour avoir des bandes, comme des morceaux de rubans, que je joins ensuite d’un bout à l’autre. Personne ne me l’ait appris, mais j’en suis sure qu’il y a pleins d’autres céramistes qui utilisent un peu près la même technique. J’ai juste développé ma propre version.
Tu utilises des couleurs organiques, comme le rose, le noir, l’ocre ; la couleur, a-t-elle une signification pour toi?
Si tu parles des couleurs organiques qui sont faites à base de plantes, elles seraient grillées pendant la cuisson. D’habitude j’utilise des métaux oxydés, comme le fer, le cuivre ou bien de l’oxyde de manganèse. Je préfère la vivacité et l’imprévisibilité des couleurs des métaux oxydés que la stabilité et l’aspect un peu « mort » de celles produites en usine à base de pigments. J’ai toujours adoré la couleur.
Qui admires-tu dans l’industrie?
Dans le monde de la céramique contemporaine ceux qui mont vraiment influencé le plus sont : Jennifer Lee de l’Angleterre, qui crée des petites formes ouvertes à la main avec délicatesse, et Kati Tuominen-Niittylä de la Finlande pour son travail vigoureux.
Quels ont été les meilleurs moments dans ta vie professionnelle?
De temps en temps, un petit joyau sort du four.
Et les pires ?
Il y en a eu beaucoup sur le chemin. Quelques-uns qui se sont cassés dans le four, d’autres que j’ai cassé par accident, certains qui ont été trop vernis – pour n’en nommer quelques-uns.
Pour qui fabriques-tu ces pièces? Imagines-tu parfois le client qui pourrait en acheter une?
Je n’ai jamais pris en considération pour qui je fabriquer mes pièces, si ce n’est autre que moi-même.
Quel est le processus pour une de vos créations avant qu’elle soit vendue?
C’est un processus assé long et qui prend du temps.
Quel serait ton projet idéal?
De produire toute une collection dédiée à un lieu spécifique.
En quoi consiste une journée parfaite pour toi?
Ma journée « parfaite » commence par une baignade dans un des lacs avoisinants, suivi d’un bon petit déjeuner sur ma terrasse. Je sais que j’ai toute la journée devant moi pour travailler dans mon studio sans la pression des rendez-vous, du courriel oublié ou du travail de bureau. Si jamais j’ai besoin d’une coupure pendant la journée, je vais promener mon chien dans la forêt et je ramasse des champignons sur le chemin. Pendant l’hiver, j’aime me poser devant un feu de cheminée avec un petit verre de whisky.
Quelle est la chose la plus difficile dans ton travail?
De trouver du temps sans être interrompu pour pouvoir me concentrer sur mon travail dans mon studio.
Et laquelle préfères-tu le plus?
La satisfaction lorsque toutes les choses se mettre en place.
Qu’est-ce la beauté pour toi?
Je suis très attirée par la nature.
Des conseils?
Dans “Cent Ans de Solitude ” de Gabriel García Márquez la vieille gitane Melquíades dit: « Toute chose à sa propre vie. Il suffit juste d’éveiller leur âme. »