Aujourd’hui on continue avec l’interview à Jesús Morentin, de BUNKERTYPE!

Dans les Écoles de Dessin où vous donnez des cours, que vous apportent les élèves à qui vous enseignez?
Les élèves apportent toujours. L’un s’enrichit constamment, quand ils résoudrent bien les problèmes et quend comme ils font tout l’opposé. Dans le premier cas l’apprentissage est évident. Dans le deuxième c’est moins clair , bien que peut-être il soit un plus grand apprentissage, et c’est vrai, que pour un professeur distinguer entre ce qui est bien construit et ce qui n’est pas, est relativement simple. Ce que n’est pas facile, c’est le transmettre d’une manière raisonnable et arguée pour qu’il soit accepté par l’élève. Cette partie est très exigeante, puisque parfois tu détruits des heures d’effort et, comme c’est logique, ton interlocuteur restera sur son position (il faut dire que certaine obstination est presque obligée). Réussir à gagner la confiance pendant ton correction avec les arguments – non toujours simples – est certainement un processus réitératif et très exigeant qui finit par t’enrichir.

Il me plaît beaucoup enseigner, mais parfois je trouve que la motivation de la personne à qui tu enseignes, c’est très différent de ma motivation, dans votre cas, vos élèves transmettent-ils sa motivation dans son travail ? Ont-ils une motivation ?
Je crois que le manque de la motivation à laquelle tu rapportes est l’un des problèmes principaux auquel les professeurs nous faisons front quotidiennement. Je dois admettre que c’est un doute que je n’ai pas encore été capable de résoudre : si c’est notre obligation donner cette injection d’interêt ou si l’élève devrait incorporer cela. Je tends à penser qu’il devrait être le deuxième, mais en train de voir le panorama actuel, le contexte socio-économique que les élèves et les professionnels futurs ont devant eux – qui dans une certaine mesure ils comprennent- on ne peut pas être très exigeant dans ce cas. Finalement, età cause de mes doutes, j’essaie de le faire le meilleur possible pendant le cours, en essaient aussi de trasmettre la passion avec laquelle je vis ma profession … Si je réussis à motiver avec cela au groupe, c’est parfait. Si non, tu t’abstrais et tu as confiance en que la prochain classe sera meilleur.

Faites-vous vos élèves participants de l’impression letterpress de votre travail dans BunkerType ?
Je serais enchanté si les écoles aient des ateliers de typographie traditionnelle. D’un fait, les principaux écoles de dessin à niveau européen comptent sur eux, mais dans notre pays ou ils n’existent pas, ou à peine ils sont utilisés. Si les circonstances me le permettent, chaque cours j’essaie de faire, au moins, une visite à l’atelier, mais avec la complexité du processus et du ratio d’élèves ce n’est pas facile … De toute façon j’essaie d’incorporer tout le matériel possible (basiquement celui qui tient dans mon sac!) dans certains cours, parce qu’il m’aide à expliquer quelques concepts, puisque, comme je te disais, les mécanismes analogiques sont parfois infiniment plus transparents que n’importe quel processus digital. D’un point de vue pédagogique, c’est un recours à profiter non seulement par sa loquacité, mais aussi par le pouvoir de l’attraction qui a avec les élèves.

Qu’est-ce qui est le plus difficile de l’impression manuelle?
Je crois que changer la mentalité du processus. Entendre que le système du essai / erreur ne fonctionne plus : composer un texte dans une typographie Bodoni de 24 points peut nous prendre une heure. L’incorporer dans un moule et tirer une preuve environ dix minutes. Nous donner raconte que nous avons besoin d’un moindre corps doux second. Démonter le moule et le texte une autre heure et répéter le processus avec un moindre corps une autre heure et demi. C’est-à-dire : tu peux avoir besoin presque de tout le matin pour quelque chose que dans l’ordinateur tu obtiendrais avec un simple cmd+z.

Ce qui vous plaît le plus?
Je jouis en général avec tous les processus, bien que peut-être le démontage soit le moins gratifiant. De toute façon, si je dois choisir un moment, je te dirais que, dans quelques occasions, le moment quand tu lèves le papier du moule après la première impression peut être magicien.

Comment vous imaginez-vous votre atelier dans 5 ans ?
Je viens d’agrandir l’atelier et j’ai déplacé tout le matériel, donc je préfère ne pas m’imaginer avec trop de changements comme ça!. Par ailleurs, je suis très content de la progression que BunkerType a eu, donc si je continue dans la même ligne, je serai content, bien que je dois reconnaître que ma tâche pendante est de montrer mon travail hors d’Espagne. Si j’imaginais des améliorations dans les années suivantes je serais enchanté qu’il soit dans cette ligne.

Nous faisons toujours des choses, qui nous arrive de regretter. Une forme partie de n’importe quel processus. J’ai essayé d’apprendre de toutes mes erreurs, et heureusement, aucun d’eux a été insoluble, donc … : le fait, c’est fait!

De tout celui qu’avez-vous appris avec l’histoire de l’imprimerie, quelque chose que vous voulez détacher et permettre de connaître?
Il m’a spécialement ému, le récit de l’invention du type mobile de Gutenberg. L’un tombe Souvent, on associe aux grands personnages de l’histoire avec une image proche du succès, puisque, comme c’est logique, nous les rattachons à ses apports ou inventions.
Mais rarement nous arrivons à connaître le processus qui les a conduit à culminer ses réussites, ou comme ceux-ci ont influé sur ses vies. Celui-là de Gutenberg a été une invention qui a radicalement changé l’histoire de l’humanité et sans laquelle n’ auraient pas pu se produire les changements socioculturels des siècles postérieurs, et cependant, son travail a été une tâche colossale pleine de désaccords et d’infortunes qu’il a pu surpasser grâce à son engagement, ténacité et à la certitude du transcendant de son aventure. Tout le processus, qui a commencé autour de 1440 et a été dilaté pendant presque 15 ans, c’est documenté parfaitement grâce aux nombreux litiges auxquels l’inventeur de Magnucia a eu à faire front et, finalement, lesquels ont fini avec la confiscation de ses ateliers et de ses Bibles fameuses.

Jesús nous a donné les lignes directrices pour pouvoir faire notre premier moule typographique, a été très amusant et à la fois émouvant après avoir vu le résultat. C’est curieux, puisque nous le faisons tous les jours sans lui donner aucune valeur après avoir écrit dans un ordinateur et après avoir imprimé avec notre imprimante. Ce processus manuel fait resurgir le fait de penser réellement chaque mot que tu veux montrer, dire, et j’entends que pour Jesús ce soit sa passion. Ça a été génial!!